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La ferme de Luc

Issu du monde agricole, Luc arrive sur la ferme comme aidant en 2009. Il s’associe avec son oncle en 2013. C’est en 2018 qu’avec son épouse Justine, il décide de démarrer une activité de poulailler mobile.

Aujourd’hui, Luc et son oncle exploitent 300 ha de grandes cultures et 3000 poules pondeuses pâturent le pré-verger derrière la maison.

Luc s’efforce de ne plus labourer, malgré les difficultés liées à certaines cultures sous contrat (pommes de terre, lin, haricot, épinard…). Il implante donc des couverts d’interculture très performants et diversifiés, associe le colza à des légumineuses et pratique le semis direct. Il collabore avec des éleveurs ovins de la région pour faire pâturer les couverts.

couvert-diversifié
Couvert diversifié chez Luc Hayois, en cours de pâture par les moutons

L’exploitation est en un bloc de quasiment 300 ha, dont les 2/3 sont en propriété familiale. Cette configuration permet à Luc et son oncle de réfléchir à un maillage écologique cohérent sans contrainte de voisinage. Luc a donc implanté un réseau de bandes aménagées et de jeunes haies. Il est conscientisé par la réduction des intrants, en commençant par les insecticides. Il voit en effet une faune auxiliaire revenir grâce à ses aménagements et pratiques.

Luc porte une attention particulière sur les attentes des citoyens quant à l’impact de l’agriculture sur la biodiversité, la pollution, les risques d’érosion… Il concrétise ce contact avec la vente directe des œufs. Et c’est l’une des motivations pour la mise en œuvre de pratiques agroécologiques.

Couvrir les sols

La couverture des sols est l’un des piliers de l’agriculture de conservation des sols. Bien au-delà des contraintes législatives, Luc considère les couverts d’interculture comme de réelles cultures et vise donc à en maximiser les divers bénéfices :

  • Piégeage des nitrates ;
  • Stockage de carbone ;
  • Fixation de l’azote atmosphérique ;
  • Compétition par rapport aux adventices ;
  • Structuration du sol...
icone trucs et astuces

Il veille aussi à réduire les périodes pendant lesquelles le sol est à nu, en laissant les résidus des cultures à la surface et en réduisant au maximum la période entre la récolte d’une culture et le semis suivant. L’investissement dans les couverts permet de maximiser la biomasse produite et donc la quantité de carbone stabilisé dans le sol sous forme d’humus. Cette approche est essentielle pour pouvoir tenter le semis direct de cultures comme les céréales, mais aussi pour des cultures plus exigeantes comme la betterave.

La rotation est assez classique pour la région mais plutôt longue : blé – pomme de terre – blé – betterave – autre céréale (orge d’hiver, maïs grain, blé de printemps…) – pois de conserverie – colza d’hiver. Certaines cultures viennent s’ajouter ou remplacer l’une de ces cultures, de manière opportuniste : angélique, lin, haricots, tournesol, épinards…

A travers les cultures de la rotation, les apports de matière organique et les couverts d’interculture, Luc entreprend d’augmenter le taux d’humus de ses sols. L’évolution des teneurs en carbone organique total peut être simulée par l'outil SIMEOS-AMG. Nous avons fait l’exercice avec le système de Luc.

La parcelle considérée est celle du colza associé ci-dessous. Des couverts ont été implantés avant les cultures de printemps, avec des apports réguliers de fumiers (bovins et caprins) et lisiers de bovins. La rotation tient en 6 ans, avec un travail du sol à maximum 22 cm et sans labour : blé d’hiver 2019 – pomme de terre 2020 – blé d’hiver 2021 – betterave 2022 – pois de conserve 2023 – colza associé 2024.

La tendance, avec l’année 2018 en référence (année 0) est très clairement à l’augmentation des stocks et des teneurs en carbone organique total sur l’horizon travaillé.

Bilan humique de la parcelle de colza associé chez Luc Hayois

Cette évolution est cohérente avec les analyses de sol réalisées sur cette parcelle depuis que Luc est actif sur la ferme : environ 0,1% de carbone gagné tous les deux ans, ce qui est supérieur aux résultats de la modélisation SIMEOS-AMG.

Outre la participation aux efforts de lutte contre les changements climatiques, l’augmentation des stocks de carbone dans les sols agricoles de Luc remplit des fonctions agronomiques essentielles : rétention de l’eau, réserve de nutriments, structuration et stabilité du sol…

Colza associé

La culture du colza est souvent conseillée pour l’allongement des rotations en ACS, car elle couvre le sol pendant presqu’un an, le structure, valorise très bien l’azote lessivable, introduit une autre famille dans la rotation, etc.

Depuis plusieurs années, l’association du colza avec des plantes compagnes est étudiée par divers organismes (INRAE, Terre Inovia, Greenotec…), avec de très bons résultats. L’association avec des légumineuses permet notamment de :

  • Mieux couvrir le sol à l’automne ;
  • Camoufler le colza aux yeux et antennes des ravageurs d’automne, comme la grosse altise ;
  • Fixer l’azote atmosphérique…

L’itinéraire technique de Luc est le suivant :

  • Précédent pois de conserve, récolté le 01/08/2023 ;
  • Apports de 15 t/ha de fumier composté et 15 m³/ha de lisier de bovin ;
  • Incorporation le jour-même par un outil à dents fines et à faible vitesse pour ne pas remuer le sol (Vaderstad Opus) ;
  • Semis le 19/08/2023 du colza associé au semoir TCS à disques (Vaderstad Rapid), pour 3ha :
EspècesDensitéCommentaires
Colza1 dose pour 3haVariété d’intérêt, peu sensible à l’élongation
Colza (ES Alicia)1 dosette pour 3ha (6% de la variété d’intérêt)Variété précoce, comme piège à méligèthes au printemps
Fenugrec8 kg/haLégumineuse gélive
Lentille fourragère10 kg/haLégumineuse gélive
Trèfle d’Alexandrie2 kg/haLégumineuse gélive
Féverole de printemps10 kg/haLégumineuse gélive
Trèfle blanc nain5 kg/haLégumineuse non-gélive, pour obtenir un couvert permanent dès la moisson

La plupart des légumineuses seront détruites par le gel, à l’exception du trèfle blanc nain qui reprendra en végétation à la moisson du colza. Luc compte donc sur ce trèfle et les repousses de colza pour former un couvert dense, pâturable pour les moutons, propice au semis direct de blé à l’automne suivant et pouvant restituer jusqu’à 50 UN à la céréale.

Ni à l’automne 2023, ni au printemps 2024, Luc n’a appliqué d’insecticide sur le colza, grâce à la combinaison de ces pratiques : semis précoce avec précédent pois, camouflage du colza par rapport à la grosse altise, détournement des méligèthes sur la variété entrant précocement en floraison... Mais comme le semis a été précoce et sur sol riche en azote, le colza a dû être régulé avant l’hiver.

Mais où est le colza ? Camouflage de la culture vis-à-vis des altises et autres ravageurs, comme le ramier, par les plantes compagnes

Couvert long avant betterave

La couverture longue des sols fait l’objet d’un éco-régime depuis la mise en place de la PAC 2023. Pour atteindre les plus hauts niveaux de prime (45€/ha si plus de 90% de la est couverte au 15/02), le recours aux couverts d’interculture est souvent nécessaire dans les fermes de grandes cultures. Or, maintenir un couvert sans travail du sol avant la sortie d’hiver nécessite de se passer de labour d’hiver.

Retraçons ici l’itinéraire de la parcelle de Luc, de la moisson du blé au semis de la betterave.

Récolte du précédent et travaux de sol

Le blé a été moissonné vers le 20/07/2023. Après l’exportation des pailles, Luc a déchaumé avec un outil à disques, pour contrôler les repousses dues à la verse de la céréale et aux pertes à la moisson. Il a ensuite apporté 15 t/ha de fumier composté, incorporé dans la foulée avec un outil à fines dents à 10 cm de profondeur.

Semis du couvert

Luc a semé un couvert d’interculture avec son semoir à disques, le 08/09/2023, quand les conditions ont été favorables après un été 2023 humide. Ce couvert, très diversifié et dense, a divers objectifs (production de biomasse, structuration du sol, compétition par rapport aux adventices, fixation de l’azote atmosphérique…) et est composé de plusieurs familles différentes. Les espèces choisies sont gélives, mais certaines peuvent reprendre en sortie d’hiver si les gelées ne sont pas assez fortes (comme les radis et pois fourragers).

Selon le tableau Acacia du GIEE Magellan, ce couvert a un assez bon potentiel de production de biomasse, mais aurait gagné à se voir ajouter une espèce de la strate inférieure pour concurrencer au mieux les adventices.

Luc aurait pu réduire le nombre d’espèces pour économiser sur le prix des semences, mais il a préféré valoriser des stocks existants. Notamment, il est généralement peu utile d’implanter différentes vesces, des féveroles et des pois ensemble, ainsi que trois crucifères différentes.

FamillesEspècesDoses (kg/ha)Commentaires
LégumineusesFéverole10Espèces intéressantes pour la fixation d’azote, mais semées trop peu dense ici (viser min 40 kg/ha)
Pois fourrager10Espèces intéressantes pour la fixation d’azote, mais semées trop peu dense ici (viser min 40 kg/ha)
 Trèfle d’Alexandrie2Espèce passe-partout dans les couverts gélifs
 Vesce pourpre4Les vesces ne se sont pas imposées sur la parcelle. Il n’est généralement pas utile d’en mélanger plusieurs variétés.
Vesce commune4Les vesces ne se sont pas imposées sur la parcelle. Il n’est généralement pas utile d’en mélanger plusieurs variétés.
CrucifèresRadis chinois1Un parfait indicateur de la structure du sol !
 Moutarde d’Abyssinie1Forte production de biomasse et très bon potentiel de piégeage des nitrates.
AutresTournesol2Forte production de biomasse et effet tuteur. Et c’est joli.
 Phacélie1Une valeur sûre dans les mélanges.
 Niger1Espèce estivale, très gélive, surtout adaptée pour un semis précoce (juillet).
Développement du couvert au 14/11/2023. Seules 7 espèces sur les 10 se sont bien développées: nous n'observons pas ou peu de pois et vesces, tandis que la féverole a probablement été semée trop peu dense.

L’allure parfaite du pivot du radis chinois témoigne d’une structure du sol optimale (pas de zone compacte superficielle). La betterave qui sera implantée dans cette parcelle, sans labour, pourra donc développer ses racines sans fourcher et aller chercher l’eau en profondeur.

Les légumineuses, comme le trèfle d’Alexandrie ou la féverole, développent au sein de nodosités racinaires des relations symbiotiques avec des bactéries fixatrices de l’azote atmosphérique. A la destruction du couvert, la décomposition de ces légumineuses libérera rapidement de l’azote assimilable pour la culture suivante.


La méthode MERCI (Méthode d'Estimation des Restitutions par les Cultures Intermédiaires) a été appliquée sur ce couvert, à l’état de développement du 14/11/2023. Nous pouvons donc estimer la restitution des minéraux du couvert au sol. Nous pouvons y observer le potentiel de piégeage des nitrates, ainsi que la restitution en azote des légumineuses sur les 6 mois suivant la destruction (une dizaine d’UN sera disponible pour les betteraves, les 2 premiers mois de la destruction du couvert). La restitution en P, K, S et Mg représente principalement une mise à disposition de ces éléments par les couverts, plutôt qu’une augmentation de leurs teneurs dans le sol.

Résultats de la méthode Merci montrant une restitution de minéraux au sol du couvert avant betterave, ayant produit environ 2 T de matière sèche à l’ha au 14/11

Destruction du couvert

Le couvert a assez bien gelé, mais certaines espèces ont repris en sortie d’hiver. A cause des conditions humides, Luc n’a pas pu les détruire mécaniquement et a donc eu recours le 01/04/2024 à 1,5 L/ha de glyphosate avec 2% de sulfate d’ammoniac (pour atteindre correctement le trèfle).

Semis de la betterave

Avec les pluies intenses du milieu du mois d’avril 2024, Luc devra casser la croûte de surface avec un déchaumeur à disques, à 2-3 cm de profondeur, 1 jour avant le semis de la betterave. Ce travail lui permettra en outre de réduire l’abondance de limaces, favorisées par le précédent, le couvert hivernant et les conditions humides de ce printemps.

Après analyses de sol, le laboratoire conseille l’apport de 90 UN à la betterave, mais Luc n’en mettra que 80. Ce qui est cohérent avec la restitution en azote permise par les légumineuses du couvert.

Semis direct dans un couvert court

A partir de deux mois d’interculture, l’implantation d’un couvert s’avère intéressante pour son potentiel de production de biomasse. Après la récolte du pois de conserve le 01/08/2023, Luc a passé les fines dents à 10cm de profondeur, puis a implanté le 10/08/2023 un couvert court :

FamillesEspècesDoses (kg/ha)Commentaires
LégumineusesFéverole5Espèce intéressante pour la fixation d’azote, mais semée trop peu dense ici (viser min 40 kg/ha)
 Trèfle d’Alexandrie3Espèce passe-partout dans les couverts gélifs
CrucifèresMoutarde blanche1Très bon potentiel de piège à nitrate. Convient bien à un couvert court.
 Chou fourrager1Bon potentiel de piège à nitrate et de production de biomasse.
AutresTournesol3Forte production de biomasse et effet tuteur. Et c’est joli.
 Phacélie3Une valeur sûre dans les mélanges.
 Niger1Espèce estivale adaptée pour un semis précoce (juillet)

Luc a détruit le couvert avec un rouleau croskillette le 05/10/2023, appuyé de glyphosate le 12/10/2023 (1 L/ha). Le semis du blé (mélange de 4 variétés pour diminuer les risques de verse et de maladies fongiques) a été réalisé en direct le 15/10/2023 par le semoir Vaderstad Rapid, sans faire travailler les disques. Il a reçu 80, puis 70 UN, en sortie d’hiver.

blé-semis-direct-sortie d'hiver
Blé en semis direct en sortie d'hiver Les vers de terre sont nombreux : quand il n'y a plus de résidus du couvert à incorporer, ils s'occupent des vieilles feuilles de la culture !

Maillage écologique

« Prendre une photo globale de son exploitation … essayer d’avoir de la biodiversité partout dans son exploitation »…

Luc et son oncle ont la chance de cultiver un large bloc de parcelles attenantes. Ils sont donc affranchis de toute contrainte de voisinage dans l’implantation des infrastructures agroécologiques et ont toutes les libertés pour construire un maillage écologique cohérent sur la plaine.

Les haies, les bandes fleuries et les bandes enherbées sont de véritables atouts agronomiques aux yeux de Luc. Ces infrastructures ont pour objectif de connecter les éléments de maillage naturels (bois, bosquets, haies existantes, zones enherbées) avec les parcelles de grandes cultures, et ainsi y attirer et maintenir les auxiliaires des cultures.

Luc met en place les aménagements suivants :

  • Des parcelles aménagées : afin d’optimaliser le réseau écologique au sein de l’exploitation, et dans un souci de meilleure compatibilité entre les couverts retenus et les zones occupées, un glissement s’opère actuellement pour l’affectation des bandes à l’un ou l’autre cahier de charge.  L’orientation future tend vers un meilleur équilibre entre les différentes finalités avec :
    • 1,64 ha de couvert pollinisateurs,
    • 1,47 ha de parcelles de hautes herbes entourées de bandes de ressui, et
    • 2.87 ha de couvert nourricier en association avec une bande de hautes herbes, où on veille à toujours avoir une disponibilité en graines en alternance sur les zones nourricières
  • 0,35 ha de prairies à haute valeur biologique (verger hautes tiges)
  • Céréales laissées sur pied
  • 300 m de haies
  • Bandes de couvert hivernal non détruit
  • A cela s’ajoutent 1,33 ha de bandes tampon le long des cours d’eau
Parcellaire de Luc en 2021. Depuis, de nouvelles bandes fleuries, haies et parcelles agroforestières ont été mises en place (voir la vidéo).

Les parcelles aménagées

Les parcelles aménagées sont des visant notamment à accueillir la biodiversité en bordure ou au sein des parcelles de culture. Trois types de bandes seront implantées par Luc, avec leurs spécificités selon l’objectif poursuivi.

Accueil de la faune des plaines

Huit parcelles de ce type sont présentes aux interfaces entre une dizaine de parcelles adjacentes.

Deux types de parcelles d’accueil sont retenues :

  • Les bandes associant un couvert nourricier, fournissant généralement de la nourriture hivernale, et un couvert de hautes herbes, fournissant un abri.
  • Les parcelles associant les mêmes hautes herbes avec une bande de ressui. Cette dernière permet de définir clairement un périmètre à entretenir tout en empêchant la progression des semences de hautes herbes (dactyle surtout), qui pourront poser des problèmes dans des systèmes sans labour. En outre, ces bandes se réchauffant plus rapidement, forment un excellent terrain de chasse pour les oiseaux (insectivores et prédateurs de rongeurs).

La partie de hautes herbes (refuge) est permanente et composée de :

  • Dactyle aggloméré : 50%
  • Fétuque rouge : 48,5%
  • Mélilot : 1%
  • Centaurée : 0,5%
Luc Hayois biodiversité 1

Le couvert nourricier est composé d’une succession (tous les deux ans) d’un mélange de chou cavalier rouge ou polycaule (3 kg/ha), froment et/ou triticale de printemps (30 kg/ha) et tournesol (2 kg/ha) et d’un mélange de trèfle violet (10 kg/ha) et luzerne (15 kg/ha). On veille à alterner pour que les deux types de mélange soient toujours présents simultanément sur l’exploitation.

Luc Hayois biodiversité 2

Les bandes de ressui qui peuvent s’associer aux hautes herbes sont composées de :

  • Agrostis commun : 40%
  • Fétuque rouge : 50%
  • Lotier : 10%

Accueil des insectes pollinisateurs

Ces bandes représentent moins de surface dans le système de Luc. 

Luc Hayois biodiversité 3

Le mélange (30 kg/ha) est composé de 85% de graminées (agrostis commun, fétuque rouge et pâturin), 4% de légumineuses (lotier corniculé, luzerne lupuline, trèfle des prés), 11% d’autres plantes à fleurs (achillée millefeuille, centaurée jacée, carotte sauvage, grande marguerite, mauve musquée, compagnon blanc…). C’est la gestion de la fauche en décalage qui empêche les graminées de prendre le dessus, tout en garantissant une surface refuge à chaque intervention.

Les haies

En 2022, Luc a implanté un grand nombre de mètres de haies. Son objectif est de connecter les éléments du paysage avoisinants, comme les bosquets, aux bandes aménagées et vers l’intérieur de son bloc de parcelles. Les haies sont composées des essences suivantes : bourdaine, érable champêtre, ormes champêtre et glabre, sureaux noir et rouge, aubépine à un style, noisetier commun, sorbier des oiseleurs, prunellier, cornouiller mâle, églantier fusain d’Europe, chêne sessile, troène et saules marsault, pourpre et des vanniers.

Ce mélange est propice à l’accueil d’une grande diversité d’espèces d’insectes et d’oiseaux, et ce tout au long de l’année. L’outil mahaie.be, développé par l’AWAF, peut être une ressource précieuse dans la phase de conception des haies en fonction des objectifs poursuivis.

Amener de la biodiversité au sein de la parcelle

En 2023 et 2024, Luc participe à un programme d’essais sur l’association de la betterave avec de la féverole, avec pour but de promouvoir les ennemis naturels des pucerons vecteurs de jaunisse virale. L’association culturale a été réalisée à proximité d’une bande de couvert hivernal non détruit, servant de réservoir d’auxiliaires grâce à la végétation et la floraison bien présente en sortie d’hiver.

Evolution des populations d'insectes auxiliaires au long de la saison

A travers cet essai, Luc combine les aménagements périphériques aux parcelles avec des pratiques agronomiques qui amplifient l’activité des auxiliaires au sein des parcelles : couverts hivernants, travail du sol réduit et association culturale.

Grâce à ce genre de pratiques, en cultures de betterave et de colza (voir itinéraire ci-dessus), Luc a pu éviter totalement les traitements insecticides, ce qui a pour effet d’encore préserver et multiplier le nombre d’auxiliaires sur la plaine.

Pour aller plus loin et toujours dans la démarche d’amener de la biodiversité au sein des parcelles, Luc a récemment mis en place une parcelle agroforestière composée de : érables, bouleaux, châtaigniers, noyers, merisiers, chênes pédonculés, tilleuls et sorbiers.

Les projets de Luc

  • Vers une auto-fertilité des sols pour réduire la fertilisation azotée : incorporation des légumineuses dans les couverts et en association avec le colza, diminuer la charge à l’essieu des machines ;
  • Continuer l’aménagement d’un maillage écologique cohérent sur la plaine : découpage des plus grandes parcelles, implantation de parcelles aménagées et de haies ;
  • Incorporer de l’élevage dans le système : pâturer les couverts par des moutons, culture des aliments pour les poules ;
  • Réduire l’utilisation des intrants : recours aux décoctions de plantes en remplacement des fongicides, favoriser la présence d’auxiliaires sur la plaine pour remplacer les insecticides.

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