En résumé…

L’agroécologie offre un cadre de réflexion et d’action pour conduire le changement notamment en agriculture[1] et vers un système alimentaire durable notamment en Wallonie (voir le référentiel « Vers un système alimentaire durable en Wallonie »)[2]. Elle concerne les trois piliers de ce dernier : le pilier environnemental, le pilier social et le pilier économique. Treize grands principes donnent les lignes directrices de cette transition. Ces principes s’appliquent à l’ensemble du système alimentaire et des acteur·rice·s qui le constituent. À l’intérieur de ces principes, une multitude de mises en œuvre pratiques sont à créer en fonction des réalités de chacun·e.

« L’agroécologie est un concept dynamique qui a pris de l’importance dans les débats scientifiques, agricoles et politiques ces dernières années. Elle est de plus en plus présentée comme une solution qui peut contribuer à transformer les systèmes alimentaires, en appliquant les principes écologiques à l’agriculture et en veillant à une utilisation régénérative des ressources naturelles et des services écosystémiques, tout en répondant au besoin de systèmes alimentaires socialement équitables dans lesquels les individus peuvent exercer un choix quant aux aliments qu’ils consomment et à la manière dont ceux-ci sont produits. L’agroécologie réunit une science, un ensemble de pratiques et un mouvement social, et a commencé ces dernières décennies à élargir sa portée : initialement axée sur les champs et les exploitations agricoles, elle englobe aujourd’hui des systèmes agricoles et alimentaires entiers. Elle se présente maintenant comme un domaine transdisciplinaire qui couvre l’ensemble des dimensions écologique, socioculturelle, technologique, économique et politique des systèmes alimentaires, de la production à la consommation.»[3] 

Un ensemble de principes

« L'agroécologie, ce n’est pas un simple ensemble de technologies ou de pratiques de production. L’agroécologie ne peut pas être appliquée de la même manière partout. Bien au contraire, l’agroécologie est fondée sur des principes qui, bien que pouvant être semblables sur un large éventail de nos territoires, peuvent et sont appliqués de nombreuses façons différentes, chaque secteur contribuant selon ses spécificités à la réalité et à la culture locale….  »

Ce texte, tiré de la déclaration de Nyéléni de 2015, explicite clairement toute la difficulté d’apporter une définition simple et stricte de l’agroécologie. Réduire l’agroécologie a quelques phrases, aussi complètes et consensuelles que possibles, serait la vider d’une partie de son essence. L’agroécologie ne rentre pas dans des cases rigides. C’est à la fois une science, un ensemble de pratiques et un mouvement. Un balisage est néanmoins indispensable afin de protéger ce terme, d’éviter sa dénaturation et sa récupération pour justifier le maintien de systèmes qui ne la représentent pas.

Afin de poser ce cadre nécessaire, un ensemble de documents fondateurs ont permis d’aboutir à la définition de 13 principes agroécologiques[4]. Ces principes sont des lignes directrices à l’intérieur desquelles toute la diversité et la pluralité de l’agroécologie peut s’exprimer. Chaque territoire, chaque individu, qui s’engage dans la transition agroécologique avance selon ses priorités et met en œuvre des pratiques intrinsèquement liées à son identité et sa réalité. Le point de départ commun de tous et toutes est la volonté de respecter et de rencontrer ces principes.

Les 13 principes sont les suivants (cliquez sur l'image pour plus de détails) : 

13 principes

Comme illustré dans la figure ci-dessus, tous les principes sont interconnectés et se complètent les uns les autres. Une réelle transition agroécologique ne peut se faire qu’en progressant vers le respect de l’ensemble des principes. C’est cette condition qui sépare une réelle transformation d’une simple adaptation des systèmes actuels. Du point de vue d’un individu, il n’est pas possible, ou peu réaliste, d’avancer dans la mise en œuvre de tous les principes en même temps. En revanche, à l’échelle d’un territoire et du système alimentaire, il est possible de travailler sur l’ensemble des principes de concert. Certains principes seront plus abordables que d’autres et il est important d’avoir en tête que le cheminement vers l’agroécologie n’est jamais terminé.

Un ensemble d’acteur·rice·s

La transition agroécologique se fait sur une échelle allant de l’agroécosystème (la ferme et son environnement) au système alimentaire dans lequel la ferme s’inscrit. Elle est donc autant liée à un ensemble de modifications de l’ordre social, économique et politique établi et qui définit le système alimentaire qu’à la modification des systèmes agricoles. Cette transition implique donc l’ensemble des acteurs et actrices du système alimentaire allant des producteur·trice·s aux dirigeant·e·s politiques en passant par les citoyen·ne·s. 

Un ensemble de mises en œuvre

Il n’y a pas de méthode unique à suivre pour effectuer cette transition, chacun·e peut commencer par ce qui est le plus aisé et progresser à son rythme. De nombreux exemples seront progressivement mis en ligne sur la plateforme Terraé pour illustrer cet ensemble de mises en œuvre de l’agroécologie dans des contextes variés et à l’aide d’une diversité de supports de communication, d’acteur·rice·s et d’approches. 


[1] CSA, HLPE. 2019.

[2] Site internet du référentiel : "Vers un système alimentaire durable en Wallonie", https://developpementdurable.wallonie.be/alimentation-durable
[3] Zahm F., Girard S., Alonso Ugaglia A., Barbier J.-M., Boureau H., Carayon D., Cohen S., Del’homme B., Gafsi M., Gasselin P., Gestin C., Guichard L., Loyce C., Manneville V., Redlingshöfer B. et Rodrigues I. (2023). La Méthode IDEA4 – Indicateurs de durabilité des exploitations agricoles. Principes & guide d’utilisation. Évaluer la durabilité de l’exploitation agricole, Educagri éditions.

[4] 14ème rapport du Groupe d’experts de haut niveau, mandaté par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), publié en 2019.