L'approche agroécologique relative à la co-création de connaissances vise à recentrer les agriculteurs dans le processus d'innovation en valorisant leur expertise développée par l'expérience terrain. Ce savoir-faire est parfois sous-estimé et notamment depuis la Révolution verte. Cette période a généré une forte dépendance aux conseillers agricoles, aux intrants de synthèse, à des variétés et produits définis, ainsi qu'à des protocoles d'application précis. Rétablir un lien entre les pratiques agricoles et la terre permet de valoriser les connaissancestraditionnelles et de les objectiver.

Les échanges de connaissances entre agriculteurs et avec d’autres structures : instituts de recherche, universités, plateformes citoyennes… permettent de renforcer les liens entre les différentes structures du système alimentaire et la pertinence des innovations en intégrant à la fois les connaissances pratiques, les avancées scientifiques et les demandes des consommateurs.

Certaines technologies peuvent jouer également un rôle clé dans cette co-création des connaissances. Les plateformes en ligne et outils numériques facilitent le partage d'expériences entre agriculteurs, élargissant les réseaux d’échange et rendant ces savoirs accessibles à un plus grand nombre. Cet accès accru à l’information accélère aussi l'adoption des innovations.

Enfin, la co-création des connaissances repose sur une participation active des agriculteurs, encouragée par des espaces d'échanges réguliers entre pairs. La confiance, la sécurité et la solidarité sont des éléments essentiels pour garantir le succès de cette démarche collaborative, qui vise à améliorer à la fois l'autonomie des agriculteurs et la durabilité des systèmes agricoles.